Deux missions: Pour une bibliothèque municipale aux normes et pour sauver la maison dite Roussell

Brownsburg-Chatham, Québec, Canada
citbrownsburg-chatham@live.ca

Qui sommes-nous?

Nous sommes une coalition non partisane de citoyens de Brownsburg-Chatham qui avons à coeur le sort de notre bibliothèque municipale ainsi que de notre patrimoine architectural. Nous sommes d'avis que la bibliothèque doit être relocalisée dans un bâtiment plus spacieux, être mieux équipée et être dotée de ressources humaines suffisantes pour répondre aux besoins de la population. La maison dite Roussell (coin Principale et des Érables), quant à elle, constitue un des rares bâtiments d'intérêt patrimonial qui susbsiste au centre-ville.

La coalition a pris acte du peu d'appui pour le projet de relocalisation de la bibliothèque dans la maison dite Roussell parmi la population. Elle considère dorénavant la bibliothèque et la maison comme étant deux dossiers distincts.



Luc Bélisle, Hélène Boivin, Michel Brisson, Jean Careau, Gilles Desforges, Cynthia Dubé, Anik Ferland, Pierre Gagnon, François Jobin, Sophie LaRoche, Diane Leduc, Mylène Mondou, Gilbert Poupart, Maurice Rochon, Claire Thivierge, Kathleen Wilson.



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dimanche 17 avril 2011

Lettre à madame la ministre Christine St-Pierre - Fusion avec Lachute? Et pourquoi?

À l'issue des rencontres du comité bibliothèque, un montant a été prévu pour une analyse de site afin de déterminer le futur emplacement de la bibliothèque. Un plan triennal d'immobilisation a été adopté. Des ordinateurs vont même être achetés suite à une résolution adoptée lors de la séance du conseil municipal d'avril.

Alors, pourquoi le conseil municipal discute-t-il fusion avec la ville de Lachute? Pourquoi ne pas avoir mis cartes sur table lors des rencontres du comité pour avoir une discussion franche? Les dés étaient-ils pipés d'avance?

Certains se réjouiraient d'une fusion avec Lachute. Ils auraient pourtant tort.

Les sommes allouées à la bibliothèque par la ville de Lachute sont de 40 $ par citoyen, un montant de loin supérieur aux 23 $ de Brownsburg-Chatham. M. le maire Dinel a martelé pendant sa campagne électorale que Lachute nous offrirait ses services à 11 $ par tête de pipe. Wow! Quelle économie! Mais pendant combien de temps? Lachute aura beau jeu d'augmenter les tarifs à sa guise. Et les citoyens auront cédé leur pouvoir de décision à la municipalité voisine. On est aussi en droit de se demander qu'en penseraient les citoyens de Lachute à l'idée de subventionner les citoyens de Brownsburg-Chatham.

"Lachute a tellement une "plusse" belle bibliothèque que la nôtre, on préfère aller là-bas." Et vos ados, iront-ils à pied à tout moment qui leur convient? Qu'en est-il des personnes âgées qui résident près de la bibliothèque actuelle? Il est prouvé que la distance diminue la fréquentation alors que la bibliothèque joue un rôle essentiel dans l'apprentissage de la lecture et dans la lutte au décrochage scolaire. Les deux tiers de la population de Brownsburg-Chatham habitent dans le secteur de la bibliothèque actuelle. Il est donc logique que la bibliothèque y soit située. Cela dit, les membres de la coalition ont toujours considéré que l'étendue du territoire justifiait un service dans les secteurs Saint-Philippe et Pine Hill.

Et pourquoi est-ce qu'on n'aurait pas une aussi belle bibliothèque chez nous? "Nous n'avons pas de sous", nous faisons-nous répondre, à preuve, l'augmentation de taxes de 20 %. Eh bien nous n'en sommes pas si convaincus. Le budget prévoit des revenus estimés de façon pessimiste alors que les dépenses ont été estimées à un niveau qu'il serait étonnant de voir la ville atteindre. Bref, à l'issue de l'année financière, nous entendrons fort probablement dire que nous avons finalement beaucoup d'argent dans les coffres. D'ailleurs, pour en savoir plus sur le budget, vous pouvez rencontre le Comité d'action citoyenne de Brownsburg-Chatham lors de son dîner spaghetti du 21 mai 2011.

Pour quelqu'un qui veut fusionner son service de bibliothèque avec la ville voisine, il est plus avantageux de laisser croire à des finances précaires afin d'enlever le goût pour une nouvelle bibliothèque à toute la population. Finalement, devenons une banlieue dortoir sans âme et laissons les nouveaux résidents choisir Lachute, qui a une si belle bibliothèque. Devenons la succursale de Lachute.

Qui plus est, une entente de fusion avec Lachute signifierait aucun retour possible pendant 10 à 20 ans, selon les dires mêmes du représentant du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Brownsburg-Chatham devrait pendant ce temps se contenter d'une succursale grande comme un garde-robe. Et, de toute façon, des sommes devront être déboursées pour construire une nouvelle succucrsale si l'aréna vient à être détruit, comme il est envisagé en raison de sa vétusté, puisque la bibliothèque fait partie du même édifice.

Et n'oublions pas l'argument d'Internet. Pas besoin d'une bibliothèque quand on a Internet. Ah oui? Et pourquoi est-ce que la café Internet de la bibliothèque a tant de succès? Peut-être que la population a besoin d'un lieu pour profiter d'Internet. Des études ont d'ailleurs démontré que l'utilisation d'Internet a encouragé la soif de savoir et fait grimper la fréquentation des bibliothèques. Une nouvelle bibliothèque voit sa fréquentation augmenter de façon astronomique partout au Québec, aujourd'hui, peu importe que Internet soit présent ou pas.

Les usagers doivent s'exprimer en premier lieu. Seuls eux se porteront à la défense de leur bibliothèque. Les autres ne savent pas ce qu'ils manquent en étant indifférents ou en croyant ne pas y avoir d'intérêt. La seule façon de convaincre ces derniers serait de construire une nouvelle bibliothèque qu'il serait agréable de fréquenter. On en revient toujours à la même conclusion: Ça prend une volonté politique.

**Ajout le 18 avril: Voir le mémoire (cliquer ici) déposé par la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec en avril 2006 pour un exposé détaillé sur la nécessité d'une loi sur les bibliothèques publiques.**

Le 23 avril, c'est la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur. Nous avons voulu lancer un cri du coeur à madame la ministre Christine St-Pierre. Voici la lettre qui lui est adressée.

Notre bibliothèque a le mal de vivre
Pour que le sort des bibliothèques ne dépende plus des élections municipales



Bonjour madame la ministre Christine St-Pierre,

Alors que se tiendra le 23 avril la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, nous nous devons de vous interpeller sur cette question qui nous tient à coeur, pour notre communauté et pour nos enfants. Vous rappelez-vous la campagne publicitaire du Directeur général des élections en 2009? Les services municipaux étaient mis de l'avant pour justifier la participation électorale, par exemple l'eau potable ou les pompiers. Aviez-vous remarqué qu'aucune publicité ne portait sur la culture? Et pourtant, et pourtant.

À Brownsburg-Chatham, dans les Basses-Laurentides, nous avions appris avec joie que notre bibliothèque municipale depuis longtemps désuète allait déménager dans une maison d'intérêt patrimonial. N'eût été des élections municipales de 2009, nous pourrions la fréquenter aujourd'hui même. Or, la nouvelle administration en a décidé autrement. Nous avons formé une coalition non partisane de citoyens afin de défendre le projet en question, la coalition Nous méritons mieux. Nous avons pris acte du peu d'appui de la population pour que la bibliothèque soit déménagée dans l'édifice initialement prévu. Nous avons offert au conseil municipal de collaborer afin de développer un nouveau projet et nous sommes joints à un comité bibliothèque formé par la Ville. Un plan de développement a été élaboré par Réseau BIBLIO Laurentides. Une étude d'analyse de site a été prévue au budget et un plan triennal d'immobilisation adopté pour la construction d'une nouvelle bibliothèque. Or, nous nous interrogeons aujourd'hui sur l'utilité de la démarche puisque le conseil municipal a décidé de passer outre le comité bibliothèque pour aller négocier une entente de fusion avec la ville voisine, Lachute. Une bibliothèque qui existe depuis 35 ans, qui dessert une population de près de 7000 habitants deviendrait une simple succursale pour épargner quelques sous. C'est la vitalité même de notre communauté qui est en jeu.

Au Québec, nous avons la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre, qui assure la survie du milieu de l'édition québécoise. Voilà qui est très bien. Le Parti québécois a en 1998 élaboré la Politique de la lecture et du livre, qui énonce de merveilleux principes pour encourager la lecture et en faciliter l'accès. Voilà qui est très très bien. Vous avez annoncé de nombreuses ouvertures de bibliothèques et des subventions pour améliorer et rénover des bibliothèques existantes. Nous applaudissons. Et après? Qu'est-ce qui garantit qu'une nouvelle administration élue ne vienne sabrer dans les budgets, comme à Brownsburg-Chatham, comme à Rawdon?

Dans le bulletin Documentation et bibliothèques d'octobre-décembre 2007, Benoît Ferland et Marcel Lajeunesse signaient un article intitulé « Une loi des bibliothèques publiques du Québec: une nécessité ». Les auteurs y affirmaient que la législation « contribue fortement à la création et au développement des services de bibliothèque et d'information. » On cite l'exemple de l'Ontario qui s'est dotée d'une politique des bibliothèques publiques il y a de cela un siècle et qui a su adapter ses lois au fil du temps. Dès le départ, la loi ontarienne spécifiait le montant minimal de la taxe municipale afin d'assurer le financement de la bibliothèque. Le principe de la gratuité a joué un rôle fondamental dans la fréquentation des bibliothèques.

Les auteurs avancent les principes et les dispositions qui devraient être inclus dans une loi québécoise pour que notre province cesse d'être à la traîne dans le domaine. Entre autres, l'idée de remettre la gestion des bibliothèques entre les mains d'organismes sans but lucratif a de quoi séduire les usagers puisque celles-ci seraient alors administrées par des personnes ayant véritablement à cœur leur développement. Les paliers municipal et provincial continueraient d'assurer le financement, mais il serait possible d'accroître celui-ci par des activités de collecte de fonds. « Les dons s'obtiennent plus aisément lorsque les donateurs savent que les sommes n'ont aucune chance de se retrouver dans le fonds consolidé d'une municipalité. » Messieurs Ferland et Lajeunesse soulignent que le modèle ne serait pas si révolutionnaire puisqu'on cite en exemple des bibliothèques publiques qui, tout comme les CRSBP (Réseau BIBLIO), sont gérées en conseil d'administration: Rouyn-Noranda, Québec, Saint-Hyacinthe, Joliette, etc. Ainsi, le sort de la bibliothèque ne dépendrait plus des élections municipales.

Le discours « lucide » a la cote. Il est de bon ton de dénoncer les dépenses. Vous vous souvenez certainement de la communauté de Baie-des-Sables qui s'est déchirée sur la question d'une nouvelle bibliothèque en raison des coûts que cela entraînerait. Et pourtant, des études économiques ont établi que chaque dollar investi dans le service de bibliothèque publique en rapporte six. La qualité de vie des citoyens bénéficie de la présence d'une bibliothèque. Il s'agit assurément d'un critère de choix pour attirer de nouveaux contribuables dans une ville. Les commerces autour bénéficient de l'achalandage et prospèrent davantage. Tout le monde s'entend, le gaspillage est inadmissible. Il faut savoir faire la différence avec un investissement, qui plus est quand il s'agit d'un investissement pour le développement des personnes.

Nous nous faisons marteler que nous vivons dans une société du savoir. La bibliothèque publique a un rôle déterminant à jouer dans la lutte face à l'analphabétisme et au décrochage scolaire. Donner envie de lire aux enfants, c'est leur transmettre le goût d'apprendre. Pourquoi attendre qu'ils atteignent l'âge de 15 ou 16 ans? Il faut intervenir avant même qu'ils ne fréquentent l'école. Ne serait-il pas formidable de servir d'exemple dans le monde entier, à l'instar de la Finlande où le taux de fréquentation des bibliothèques est de près de 80 % et le taux de décrochage scolaire de 0,034%? Nous avons encore une longue route devant nous avant d'y arriver.

Les détracteurs du projet de la Grande Bibliothèque ont dû se raviser. Celle-ci a connu un succès incontestable et a célébré en 2010 son cinquième anniversaire avec fierté. Preuve a été faite qu'elle n'a pas étouffé les autres bibliothèques, mais qu'elle joue un rôle de locomotive. Il faut que le Québec entier embarque dans le train.

Nous vous demandons donc d'adopter une loi qui soit adaptée aux conditions actuelles, une loi qui permettrait le plein développement du réseau de bibliothèques, une loi qui nous libérerait des aléas politiques d'un mandat de quatre ans à un autre. Et nous souhaitons vivement rallier les partis d'opposition à cette question. Aidez-nous à assurer la bonne santé de notre réseau de bibliothèques. "Un courant d'inspiration en culture" est le slogan mis de l'avant pour célébrer le 50e anniversaire de votre ministère. Travaillons à toujours améliorer notre situation et prenons garde aux reculs, surtout lorsqu'on célèbre un anniversaire aussi important.

Cynthia Dubé et Mario Chabot
pour la coalition Nous méritons mieux

p.j.: collage fait à partir de textes tirés en grande partie du blogue de la coalition Nous méritons mieux; l'article de Benoît Ferland et de Marcel Lajeunesse, « Une loi des bibliothèques publiques du Québec: une nécessité » paru dans Documentation et bibliothèques en octobre-décembre 2007

c.c.: tous les médias au Québec; David Whissell, député d'Argenteuil; Mario Laframboise, député d'Argenteuil-Papineau-Mirabel; Pauline Marois, chef du Parti québécois, chef de l'oppositoin officielle à l'Assemblée nationale du Québec; Yves-François Blanchet, porte-parole de l'opposition officielle en matière de culture et de communications; Jean Charest, premier ministre du Québec; Line Beauchamp, ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport; Jean-Marc Parent, du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine; Amir Khadir, Françoise David, porte-paroles de Québec solidaire; Gérard Deltell, chef de l'ADQ; Les Arts et la ville; Culture pour tous; Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED); Réseau BIBLIO du Québec; Réseau BIBLIO des Laurentides; ville de Brownsburg-Chatham; MRC d'Argenteuil; Conseil de la culture des Laurentides (CCL); Union des écrivaines et écrivains québécois (UNEQ); Guy Berthiaume, président-directeur général, Bibliothèque et archives nationales du Québec; Association des auteurs des Laurentides; Associatoin des libraires du Québec; Fédération québécoise des municipalités (FQM); Conférence régionale des élus des Laurentides; Union des municipalités du Québec (UMQ); Bibliothèque de Brownsburg-Chatham; Bibliothèques publiques du Québec (BPQ); Bibliothèques publiques de Laval-Laurentides-Launaudière (BPLLL); Solidarité rurale du Québec; Le bibliothécaire errant, Coalition pour l'avenir du Québec.

**Ajout le 18 avril en réaction au commentaire de madame Manon Roy:
Je comprends votre point de vue, madame Roy. Mais pourquoi est-ce qu'une fusion avec Lachute serait nécessaire? À mon avis, la solution résiderait dans une entente politique entre les deux villes pour permettre à des résidents comme vous d'avoir accès au service de bibliothèque le plus proche. Nous pourrions également créer un réseau en un clic de souris avec les bibliothèques de Grenville, de Grenville-sur-la-Rouge et de Wentworth-Nord, qui font partie de Réseau BIBLIO. Il ne faut pas dévitaliser Brownsburg-Chatham pour autant. Loin de nous l'idée de vouloir opposer les intérêts de chaque résident de Brownsburg-Chatham, qu'ils soient au centre-ville ou au village, ou plus en périphérie sur notre vaste territoire. Les guerres intestines ne nous mènent nulle part.
Cynthia Dubé**

3 commentaires:

  1. Avez-vous pensé que ce serait peut-être une bonne chose pour les citoyens comme nous qui demeuront sur la route des Outaouais de s'unir à Lachute, ce serait beaucoup moins loin. Nous payons des taxes à la municipalité mais tous les services sont très loin de notre domicile et ne pouvons donc pas en bénificier. Peut-on aussi penser aux gens éloignés du village.
    Manon Roy

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  2. Manon,
    Vous parlez de Taxes! Alors, pourquoi payer des taxes et avoir des services de la municipalité voisine? Pourquoi la ville de Lachute ne vient pas déneiger nos rues ? Pourquoi avoir des écoles à Brownsburg-Chatham ? Dans le fond pourquoi habitons-nous à Brownsburg-Chatham? Pourquoi ne pas habiter Lachute? Plusieurs habitants de la terre habitent près d’une frontière comparativement à leurs voisins et ne renient pas pour autant les besoins qu’ils ont dans leur municipalité!! Ce discours, je ne suis plus capable de l’entendre…Dernière question, « Pourquoi n’aurions-nous pas le choix d’aller à la Bibliothèque de Lachute ou à la bibliothèque de Brownsburg-Chatham ? »

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  3. Madame Roy, votre argument de gens éloignés ne tiens pas la route. De votre résidence par la Rte 148 il y a 18.2km pour aller à la Bibliothèque de Lachute alors que pour venir à celle de Brownsburg il y a 13.7km. Si les citoyens n'encouragent pas leur propre ville, si la Ville n'offre pas de services et un centre ville attrayant, qui va vouloir venir s'établir à Brownburg-Chatham et contribuer à enrichir l'assiette fiscale pour faire baisser vos taxes?

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